PRESSE – MEDIA

« Les Escapades de Petitrenaud »

Jean-Luc Petitrenaud présente la boulangerie « l’Académie du Pain » située rue d’Alésia à Paris. Lucien Helle en a créé les décors et conçu la façade de tradition.

  

ICE-MATIN

boutique Casa Napoleon Ajaccio rue Fesch

Nice  Matin

Un décorateur qui roule pour l’or

Lucien Helle se passe de carte de visite. Mondialement connu, il fait partie de ces noms qui franchissent les continents pour devenir un langage international.

Parce qu’il est né à Paris, qu’il en connait les mystérieux dédales de ruelles, qu’il aime quêter au fil des saisons ces petits riens qui font l’âme d’une ville, parce qu’il est curieux et qu’il cherche à sublimer les objets qui ont du coeur, Lucien Helle est aujourd’hui sur le devant d’une scène dont il aurait pu construire les décors. Laqueur, graphiste, peintre-décorateur et décorateur à part entère – il y tient – il parcourt le monde, et depuis 35 ans ne cesse d’ouvrir l’oeil et de cultiver son regard comme d’autres un langage. Depuis très exactement ce jour parisien où, alors âgé de vingt ans, il avait commencé ses recherches. « Je suis né dans la capitale et j’ai vu le beau Paris détruit entre les années 60 et les années 70. Je me suis intéressé à la revalorisation de ce patrimoine et surtout à une technique qui remonte au XVIIIème siècle et qui avait servi de base à des travaux superbes et de support à de petits bijoux de création. »

Des secrets traqués

Le savoir-faire est royal, à tous les sens du terme. Il tient en un mot peu banal : « églomisé ». Du nom de Glomy, encadreur du roi Louis XVI qui réalisait de petits miroirs en or, appelés trumeaux, pour Marie-Antoinette.  » Après la Révolution, les Compagnons n’ont plus eu suffisamment de travail pour exercer leur art et leur talent. La pratique est rapidement tombée en désuétude. Elle a été ensuite retrouvée en 1870 par les Benoist qui l’ont porté durant trois générations jusqu’en 1935. Ce sont eux qui ont été à l’origine, dans toute la France, des splendides façades et de l’intérieur de multiples magasins tout en feuille d’or. Ce sont ces secrets-là qu’il m’importait de retrouver. Ce sont ces secrets-là que j’ai traqués.

En 1976, lorsqu’il installe son atelier à Montparnasse, Lucien Helle continue à peaufiner ses connaissances. Feuille après feuille, aussi minutieusement qu’inlassablement, il compile. En 1977, il sait qu’il est arrivé au terme d’une première aventure qui lui ouvre toutes les portes.

« Je ne travaille que les matériaux nobles, l’or, le cuivre, le chêne avec comme base de mes concepts, la feuille d’or que je trouve chez des grossistes spécialisés à Paris ». Désormais,le décorateur qui enlumineaussi pour mieux illuminer les projets qu’on lui soumet, rencontre à travers la planète des passionnés élitistes au sein d’un monde où l’amateurisme n’a guère de place.

Donner un éclairage à l’or

« Je commence par prendre contact avec mes clients pour me faire une idée de ce qu’ils souhaitent, pour prendre le pouls d’un commerce, pour ressentir l’ambiance d’un magasin, d’un lieu, d’un espace également. C’est en fonction de tous ces paramètres et une fois que le concept est inscrit que j’en arrive à la fabrication. Le travail se fait à l’envers, avec un fixé sous verre à la française. J’applique la feuille d’or avec tout un savoir-faire pour donner un éclairage à l’or. Cela nécessite bien sur une préparation de terrain. »

Décors pour le film de Gérard Jugnot « Monsieur Batignole », réalisation sur la scène du Palais des Congrès pour Thierry Sabine et le Paris-Dakar d’un trompe-l’oeil figurant un désert de 42 mètres en contreplaqué. Habillage tout aussi complet que superbe des boulangeries parisiennes les « Moulin de la Vierge ». Un gros projet est en cours avec un grand groupe mondial de restauration aux Etats-Unis. Lucien Helle n’en finit plus de figurer sur le répertoire des personnalités et artistes qui font appel à lui.

Il y a un mois, le décorateur a également mis la touche finale à un projet conçu pour les deux magasins « A Casa Napoléon » à Porticcio, rive sud du golfe d’Ajaccio et dans la cité impériale, rue Fesch. « Je pars toujours sur des styles classiques, XVIIIème, XIXème, Victorien, Empire. Ici, j’ai repensé les magasins dans un style Premier Empire pour Charles Antona. Nous planchons ensemble depuis un an sur cette idée. Nous nous étions rencontrés lorsque j’exposais à Lyon. Mes travaux avaient intéressé les Corses. Ce qui motive mes recherches réside également dans le respect de l’environnement. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi ».

Avec un premier prix européen au salon international du Louvre en Novembre 2000, une reconnaissance qui passe les frontières du monde entier, avec des ouvrages qui mettent en lumière des sociétés de produits de luxe, des magasins haut de gamme ou encore la salle de billard de quelque client fortuné. Lucien Helle roule pour l’art. Dans son atelier, installé aujourd’hui à Etampes, dans l’Essonne, le décorateur-créateur, Compagnon de la Tradition, continue d’effeuiller ses rêves dessinés à l’or fin. Dans la confidence intime du silence de la création.

Revue « Maison française »

Lucien Helle
Le roi du « fixé sous verre »



Lucien Helle est le seul à avoir percé les mystères de la technique de la feuille d’Or fixée sous verre. Une découverte qui lui a permis de remporter le premier prix du salon international du patrimoine culturel du Carrousel du Louvre en 2000 et de créer les façades des Moulins de la Vierge, les fameuses boulangeries traditionnelles.

Métiers d’arts n°206

Lucien est créateur et restaurateur de devantures anciennes… Enfin plutôt créateur, car dans ce domaine, il est souvent plus facile de repartir à zéro que de restaurer des enseignes en mauvais état. Petite particularité : Lucien est un des seuls, en France, à maîtriser la technique églomisée de l’or collé froid, une technique d’autrefois utilisée jusque dans les années trente et oubliée depuis. On comprend désormais pourquoi les belles devantures  » à l’ancienne  » ne fleurissent plus beaucoup de nos jours, excepté à Paris où il  » opère « . Ce savoir-faire qu’il a réappris seul  » en essayant « , connaît un certain succès auprès des boulangeries d’un certain standing et des épiceries fines de la capitale. Le salon de thé Ladurée, l’enseigne les Moulins de la Vierge, la boucherie de Monsieur Batignole, film qui se passe dans les années quarante sont ses œuvres.

Un décorateur qui vaut son pesant d’or

Comme le disent souvent les anciens : avec le temps, le savoir-faire d’antan se perd. Heureusement, il existe encore quelques Compagnons de la Tradition de France pour perpétuer l’artisanat. Lucien Helle, décorateur de métier en fait partie. Il est aujourd’hui le seul en Europe à maîtriser la technique du verre églomisé ! Grâce à lui ce procédé, à l’origine des plus belles devantures des boutiques du Paris des années 1900, a retrouvé ses lettres de noblesse. Portrait. 

             Si vous venez à vous promener dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris arrêtez-vous donc au 21 rue Bonaparte. C’est une adresse exquise pour les gourmets, mais aussi pour les amateurs d’art. En effet, chez Ladurée, on peut non seulement déguster des pâtisseries succulentes, mais aussi y admirer une magnifique devanture et son intérieur signé par un très grand artiste de la région d’Etampes. Lucien Helle, décorateur de métier est, en effet à ce jour le seul compagnon de tradition à avoir percé les mystères de la technique  de la feuille d’or fixée sous verre qui offre de flamboyantes parures en verre églomisé à quelques boutiques de prestige.Cette technique qui remonte à l’Antiquité consiste à fixer une mince feuille d’Or ou d’argent sous le verre. Jean-Baptiste Glomy, encadreur du roi Louis XVI utilisa beaucoup ce procédé pour les miroirs et trumeaux de Marie-Antoinette. Le terme d’églomisé vient d’ailleurs de son nom.
On peut réaliser avec cette technique des motifs et des lettres de style en argent ou en or de 12 et 24 carats et inclure sous le verre des toiles peintes. On appelle cela le marouflage. Dans les années 1900, ce procédé fut très en vogue pour décorer les boutiques des commerçants. Outre leur beauté, ces enseignes sous verre avaient l’avantage d’être résistantes et faciles d’entretien. Cela explique leur longévité, d’ailleurs bon nombre d’entrés elle, très représentatives de l’art populaire d’une époque, sont classées à l’inventaire des Monuments historiques  » Explique Lucien Helle.

Malheureusement à partir de 1935, le verre églomisé passa de mode. Les ateliers fermèrent les uns après les autres et !a technique fort complexe tomba peu à peu dans I’oubli. Après plusieurs années de recherche, Lucien Helle, graphiste laqueur et doreur passionné par son métier relança le concept en 1975. Ses découvertes et sa parfaite maîtrise du procédé lui valurent l’honneur de remporter le premier prix au salon International du Patrimoine Culturel au Carrousel du Louvre en 2000. Le roi du fixé sous verre s’est fait un nom et est à ce jour énormément sollicité par des enseignes de prestige, en France comme à l’étranger. Il œuvre aussi fréquemment pour la réalisation de décor pour le cinéma et la télévision.

C’est lui qui créa la devanture de la boutique du film Monsieur Batignole de Gérard Jugnot en 2001. Auparavant, à la demande de Thierry Sabine, il réalisa aussi pour !e départ du Paris Dakar en 1986, un trompe-l’œil de 42 m de long exposé au Palais des Congrès, il travaille également avec des bijoutiers et artisans de Venise dont le très renommé Stefano Poletti. Sélectionné par la Chambre de Métiers et le Conseil régional d’Ile-de-France, cet artiste devrait même rejoindre dans un avenir proche la liste des 54 maîtres d’art à la demande du ministère de la Culture. Cela méritait bien un petit coup de chapeau. N’est-ce pas ?